Dans l’univers de la musique traditionnelle, certains instruments ont traversé les siècles sans perdre de leur superbe. D’autres, en revanche, ont sombré progressivement dans l’oubli. Cet article vous invite à redécouvrir ces trésors cachés et à plonger au cœur de notre riche patrimoine musical.
Le serpent : l’ancêtre du tuba
Le serpent est un instrument à vent de la famille des cuivres, inventé au XVIe siècle en France. Doté d’une forme sinueuse rappelant celle d’un reptile, il était utilisé pour renforcer les basses dans les ensembles musicaux. Bien qu’il ait été supplanté par le tuba au XIXe siècle, quelques passionnés continuent de perpétuer sa mémoire et son usage.
La vielle à roue : une rencontre entre cordes et souffle
Mélange étonnant entre un instrument à cordes et un instrument à vent, la vielle à roue est un véritable ovni musical. Inventée au Moyen Âge, elle fut très populaire jusqu’au XVIIIe siècle avant de tomber peu à peu en désuétude. Aujourd’hui, elle connaît un regain d’intérêt grâce aux musiciens spécialisés dans les musiques anciennes ou folkloriques.
L’ophicléide : le chaînon manquant entre le serpent et le tuba
Conçu au début du XIXe siècle, l’ophicléide est un instrument à vent qui tient son nom du grec ophis (serpent) et kleis (clé). Il s’agit en quelque sorte du chaînon manquant entre le serpent et le tuba. Malgré sa sonorité puissante, l’ophicléide a été rapidement éclipsé par les instruments de la famille des saxhorns, inventés par Adolphe Sax.
Le nyckelharpa : une vielle à archet suédoise
Originaire de Suède, le nyckelharpa est un instrument à cordes frottées doté de touches permettant de moduler la hauteur des notes. Apparu au XIVe siècle, il était traditionnellement utilisé pour accompagner les danses populaires. Tombé dans l’oubli pendant plusieurs décennies, il revient sur le devant de la scène grâce aux efforts conjugués des musiciens traditionnels et des amateurs d’instruments rares.
Le glassharmonica : quand la musique se fait cristalline
Inventé par Benjamin Franklin en 1761, le glassharmonica, ou harmonica de verre, est un instrument constitué de bols en verre montés sur un axe horizontal et mis en rotation. Il produit une musique douce et cristalline en frottant les bords humides des bols avec les doigts. Longtemps considéré comme dangereux pour la santé mentale en raison de sa sonorité envoûtante, il a été abandonné au profit du piano et de l’orgue.
Le théorbe : un luth à double manche
Le théorbe est un instrument à cordes pincées qui se distingue par ses deux manches. Apparu en Italie à la fin du XVIe siècle, il servait initialement à accompagner les chanteurs dans les opéras. Par la suite, des compositeurs ont écrit des pièces spécifiquement dédiées au théorbe. Tombé dans l’oubli au XVIIIe siècle, il suscite aujourd’hui l’admiration des amateurs d’instruments anciens.
En explorant ces instruments oubliés de la musique traditionnelle, on ne peut qu’être impressionné par la diversité et l’inventivité dont ont fait preuve nos ancêtres dans le domaine musical. Il appartient désormais aux musiciens et aux mélomanes de redonner vie à ces trésors du patrimoine et de les inscrire dans notre mémoire collective.